Ils sont très, très en colère. Ce lundi soir, une quinzaine de représentants d’associations de plaisanciers est réunie dans une salle de Marcheprime pour préparer la bataille qui s’annonce contre le décret d’extension de la réserve naturelle nationale du Banc d’Arguin qui a été publié le 10 mai dernier.
Ce décret officialise toute une série d’interdits que les plaisanciers ne peuvent supporter : la pêche (loisir et professionnelle) dans la réserve (4 360 hectares)?; le kitesurf?; le mouillage de nuit?; l’obligation diurne de mouillage des navires et/ou engins nautiques dans une zone, ou plusieurs, délimitées dans la zone de protection renforcée.
Ils manifesteront samediEn fait, le texte est très proche du projet de décret qui avait été présenté à l’enquête publique durant l’été 2014 et oublie les recommandations du groupe de travail mis en place ensuite par la sous-préfète d’Arcachon, comme l’autorisation contrôlée du mouillage de nuit.
Comme en août 2014, les plaisanciers et les professionnels du nautisme crieront leur colère à 10 heures devant les locaux arcachonnais de la Direction départementale des territoires et de la mer. « Toutes les personnes qui sont contre ce décret sont invitées à venir. » Normalement, une délégation sera reçue par les services de l’État.
Emmanuel Macron et euxÇa n’est pas tout. Deux ou trois associations parmi la quinzaine déposeront avant le 10 juillet un recours gracieux contre le décret. Ce qui est à la fois une première marque de colère et une volonté d’ouvrir le dialogue avec l’administration avant, dans un second temps, de déposer un recours contentieux au Conseil d’état, seule instance habilitée à délibérer sur un décret ministériel.
« Nous sommes dans un esprit de concertation », expliquent les plaisanciers. Mais ils ont déjà saisi un avocat pour qu’il étudie les éventuelles failles juridiques du décret. Ensuite, ils ont contacté quelques relais politiques. François Deluga, maire socialiste du Teich et président du Parc naturel marin (PNM), a été mandaté lors du dernier conseil de gestion du PNM « pour plaider notre cause auprès de l’administration », assurent les plaisanciers. Et puis un courrier a été envoyé aux deux parlementaires du Bassin, les LR Marie-Hélène des Esgaulx et Yves Foulon. Enfin, ils ont même contacté Arnaud Leroy, qui est andernosien, député des Français de l’étranger et surtout proche d’Emmanuel Macron : « Arnaud Leroy nous a reçus et il nous a assuré qu’il porterait nos doléances au président. »